Adapté d’un texte d’Emile Zola, Le paradis des chats a été créé en 2022 au théâtre de Marionnettes de Genève par la Compagnie Mokett. Pour être autonome et pouvoir jouer dans n’importe quel type de salle, le spectacle nécessitait une installation lumière sur mesure : malgré un décor conséquent, il devait rentrer dans petit utilitaire de 3m3 !
L’utilisation de trépieds lumières télescopiques en alu suffisamment petits pour rentrer dans un tel volume m’obligeait à employer des sources lumières très légères, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité. Il semblait donc tout à fait justifié de fabriquer à nouveau une série de projecteurs. L’expérience ayant été concluante sur le spectacle Comme suspendu, je lançai sans hésiter une deuxième production.
Lors de la création lumière, il est vite apparu que si quatre trépied équipés de quatre projecteurs chacun permettaient de couvrir un plateau, il manquait un petit quelque chose… Certains éléments de décor, éclairés de l’intérieur amenaient bien un côté graphique, mais il manquait des ponctuels* pour des moments bien spécifiques.
L’idée d’un « pointeur »
L’idée d’un « pointeur » est apparue en discutant avec la metteuse en scène Delphine Barut, un projecteur qui permette aux comédiens d’animer la lumière eux-mêmes depuis le plateau : une sorte de lampe de poche, en somme, mais repensée pour les besoins des comédiens, avec variateur et articulation. C’était la naissance du projecteur « Nomad », la deuxième création de l’atelier Phluux.
Patinés à l’aérographe pour mieux se fondre dans le décor, les trois Nomades deviennent plafonnier ou lampadaire ou encore cheminée, juchés sur le toit des immeubles. Il s’agit bien sûr d’un appoint – cela reste une petite source – mais qui permet d’ajouter ce qu’il faut en terme de focus et de brillance sur certaines scènes où cela peut manquer.
De mon point de vue d’éclairagiste, Le paradis des chats est un spectacle presque trop grand pour ce type d’implantation lumière et j’ai ressenti pendant la création une certaine frustration due au manque d’accroches et donc de directions différentes, mais c’est le prix à payer pour pouvoir jouer littéralement partout ! Merci en tout cas à la Compagnie Mokett qui m’a donné l’impulsion pour concevoir le « Nomad ». Je sais qu’il a de long jours devant lui sur d’autres productions.
Plus d’informations sur le projecteur « Nomad » viendront dans un prochain article !
* Dans l'éclairage, un ponctuel est un projecteur réservé à un moment spécifique de la mise en scène. Il peut donc avoir un réglage plus précis qu'une source servant à couvrir plusieurs cas de figures.
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